Programme > Conférences introductives

Fabien ESCULIER

User puis réutiliser, réduire à la source : quelles priorités entre la sobriété et la circularité dans la gestion des effluents ?

Fabien Esculier est coordonnateur du programme de recherche et action OCAPI (www.leesu.fr/ocapi). Il est chercheur de l'Ecole des Ponts ParisTech au laboratoire Eau, Environnement et Systèmes Urbains (LEESU).
Ingénieur du corps des Ponts, des Eaux et des Forêts, il a travaillé 6 ans pour différentes organisations dépendant du Ministère de la transition écologique sur l'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques publiques de l'eau. En 2014, il a monté le programme de recherche et action OCAPI. Ce programme interdisciplinaire vise à étudier et accompagner la transition socio-écologique des systèmes alimentation/excrétion et en particulier investiguer le potentiel de changement de paradigme dans la gestion des urines et matières fécales humaines par la séparation à la source et la valorisation agricole.

Résumé de la présentation

La gestion des effluents urbains des sociétés industrielles occidentales s'inscrit dans un paradigme non soutenable car globalement linéaire, non sobre et polluant. Plusieurs approches se développent pour une transition de ces systèmes : optimiser les techniques, créer de nouveaux usages en aval pour introduire une circularité, modifier les usages en amont, etc. Parfois complémentaires, parfois antagonistes, ces approches doivent intégrer le risque de l'effet Jevons ou effet rebond : toute optimisation du système risque d'augmenter l'intensité matérielle de nos sociétés par une consommation accrue. Or un objectif prioritaire de la transition socio-écologique à mener est la réduction de l'intensité matérielle de nos sociétés. Nous débattrons des pistes qui peuvent permettre de dessiner un futur sobre et convivial pour la gestion des effluents, et plus largement de nouveaux mutualismes entre ville et campagne sur les circulations d'eau et de nutriments.

 

Geoffrey CARRERE

Perceptions des risques et gouvernement de la ressource en eau : analyse des avis citoyens

Maître de Conférences en Sociologie à l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès et membre du CERTOP (Centre d’Etude et de Recherche Travail, Organisation, Pouvoir), UMR CNRS 5044, ses recherches se situent à la croisée du champ de la sociologie de l’environnement, des risques, de l’action publique, des sciences et de l’expertise. Ses travaux étudient plus particulièrement les modes de gouvernements des polluants émergents ainsi que les processus d’écologisation des pratiques professionnelles dans le domaine de la santé-environnement.

Résumé de la présentation

La montée en puissance des enjeux environnementaux liés à la disparition de la faune terrestre, marine et fluviale (plus de 30% des insectes sont menacés d’extinction, baisse de 60% du nombre de poissons, reptiles et amphibiens), la médiatisation accrue de la pollution des milieux aquatiques (pollution plastique, pesticides, hydrocarbures, perturbateurs endocriniens…) ainsi que les conséquences du changement climatique (augmentation de 2% des émissions de dioxyde de carbone en 2018, sécheresses, tarissement des cours d’eau, inondations) apparaissent comme autant d’urgences environnementales interrogeant de possibles évolutions des perceptions liées à l’eau. L’évolution des préoccupations environnementales a-t-elle modifié les perceptions citoyennes des enjeux quantitatifs et qualitatifs de la gestion de la ressource en eau ? Les citoyens hiérarchisent-ils ces enjeux entre eux ? Si oui, comment ? Comment les acteurs envisagent-ils le gouvernement de la ressource en eau au regard de ces enjeux ?A partir d’une enquête menée auprès des usagers du fleuve Garonne, cette présentation aura pour objectif d’analyser comment sont perçus les risques liés à la ressource en eau ainsi que les usages partagés et potentiellement conflictuels de la ressource en eau. Nous mettrons en lumière les disparités citoyennes quant à la définition des enjeux liés à la ressource en eau et à ses modes de gouvernement.

 

Hélène BUDZINSKI

Spectrometrie de masse haute résolution , un outil adapté à l'étude des produits de transformation: application à l'identification des produits de transformation de sept médicaments psychotropes générés par irradiation solaire simulée

Hélène Budzinski est chimiste de l’environnement. Elle est directrice de recherche au CNRS depuis 2003. Elle travaille au sein de l’Université de Bordeaux dans l’UMR EPOC dans laquelle elle est responsable de l’équipe Physico- et Toxico-Chimie de l’environnement. Elle est spécialisée dans l’étude des micropolluants organiques étudiant leur écodynamique et impact toxique. Elle s’intéresse plus particulièrement aux contaminants d’intérêt émergent et développe des outils analytiques innovants pour les caractériser dans les différentes matrices environnementales.

Résumé de la présentation

Les connaissances sur la contamination chimique des milieux aquatiques ont considérablement augmenté ces dernières années. Il reste néanmoins de nombreuses lacunes notamment en ce qui concerne les produits de transformation (PT). En effet, ces derniers peuvent s’avérer plus persistants et/ou plus toxiques que la molécule mère, par exemple via l’acquisition de propriétés physico-chimiques nouvelles pouvant les rendre génotoxiques et mutagènes. Le développement de la spectrométrie de masse haute résolution offre un outil permettant d’aborder la question des TP. Cette présentation illustrera l’intérêt de cette technique et illustrera son application notamment via l’étude des PT de psychotropes. En effet les médicaments psychotropes figurent parmi les plus consommés en France. Après utilisation, ces substances et leurs métabolites sont excrétés et rejoignent les stations d’épuration des eaux (STEU). Certaines sont en partie réfractaires aux procédés de traitements primaires et secondaires, avec des efficacités d’élimination inférieures à 30%. Par conséquent, des concentrations relativement élevées dans les eaux de surface, allant parfois jusqu’à plusieurs centaines de ng L-1, ont pu être retrouvées. Durant leur trajet dans les eaux usées et le milieu naturel, ces substances psychotropes vont être sujettes à des transformations, parmi lesquelles la photodégradation, directe par adsorption de photons, et/ou indirecte par l’intermédiaire de radicaux libres générés par l’irradiation de la matière organique dissoute (MOD). Dans ce contexte, cette étude vise à (i) évaluer la dégradation de 7 substances psychotropes après 48 h d’irradiation solaire simulée dans 2 matrices distinctes et (ii) identifier les PT générés par spectrométrie de masse haute-résolution (HRMS).

 

Shanghua LI

A tiered landscape level approach to derive generic dilution factors for Pesticides at drinking water abstraction locations 

Dr. Shanghua Li, after finished her PhD at University of Tübingen, Germany in the field of environmental science, currently working as a Postdoc at Global Environmental Fate Modelling Team in BASF. The focus of her Postdoc position is related to advancing terrestrial and aquatic landscape exposure assessment of Plant Protection Products at the landscape level.

Résumé de la présentation

The exposure assessment of plant protection products (PPPs) at drinking water (DW) abstraction locations is of growing interest for authorities, water suppliers, industry, and other stake holders and hence particularly addressed in the EU regulatory framework (regulation 1107/2009). From a landscape level exposure perspective, the target is amongst others to derive and quantify impact factors that lead to dilution from edge-of-field surface water concentrations (PECsw) to a potential drinking water abstraction location at the catchment outlet. A state-of-the-art Geographic Information System (GIS)-based dataset was generated and an advanced methodology for deriving generic dilution factors was presented by Gebler et al. at SETAC 2020 and 2021, illustrating a stepwise tiered approach. By identifying potential vulnerable drinking water catchments using this approach, further refinement of dilution factors at potential catchments can be obtained with landscape level modelling tools such as the Soil & Water Assessment Tool (SWAT). Our results demonstrate the feasibility of using a stepwise tiered approach to derive generic dilution factors at potential drinking water abstraction locations in the EU. Further inclusion of impact factors is in progress, including validation by means of modelling.

 

 

Ronan ABHERVE

Une démarche de modélisation hydrogéologique innovante pour prédire les ressources en eau du bassin rennais sous l'effet du changement climatique

Doctorant en 2ème année à l’Université de Rennes 1 - Géosciences Rennes. Les travaux de thèse s’insèrent dans la cadre de la Chaire Eaux et Territoires. Cette chaire est fondée autour d’un partenariat entre Eau du Bassin Rennais, Rennes Métropole et la Fondation Rennes 1. J’ai commencé ma formation universitaire à l’UBO de Brest, en licence de biologie et géologie, avant d’obtenir mon master en hydrogéologie à l’Université de Rennes 1 (OSUR – Observatoire des Sciences de l’Univers de Rennes). Lors de mes stages de recherche, j’ai surtout travaillé sur des expériences de terrain, pour mieux comprendre et analyser les échanges entre le milieu souterrain et les rivières. Toujours dans le cadre du master, j’ai complété ma formation en partant 1 an au Canada à Québec, où j’ai obtenu une maîtrise en sciences de l’eau et de la Terre à l’Institut National de la Recherche Scientifique. Ces travaux de modélisation hydrogéologique s’inséraient dans un projet de gestion intégrée des ressources en eau à l’échelle régionale (bassin versant de la Yamaska). Actuellement, je m’intéresse particulièrement aux effets du changement climatique sur la ressource en eau. Plus spécifiquement, j’étudie le rôle des caractéristiques du paysage (topographie, géologie) sur la résilience des bassins versants face aux conditions climatiques. In fine, et à partir de modèles numériques hydro(géo)logiques, l’objectif est de prédire l’évolution spatio-temporelle des ressources en eau à l’échelle du bassin rennais.

Résumé de la présentation

Le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) affirme, dans son dernier rapport en 2021, que le cycle mondial de l'eau continuera de s'intensifier. A mesure que les températures mondiales augmentent, les précipitations et le volume d’eau disponible deviendraient plus variables, à la fois dans l’espace et le temps. Ces dernières années, les gestionnaires de l’eau potable d’Eau du Bassin Rennais font face à des évolutions inhabituelles des ressources en eau.

En Bretagne, les conditions climatiques et le contexte géologique du socle breton favorisent les transferts d’eau de la nappe d’eau souterraine vers les rivières. Dans ce contexte, l’évolution du stock d’eau souterraine, simulée par la modélisation hydro(géo)logique, renseigne sur le débit des rivières et la structure du réseau hydrographique.

Ainsi, une fois calibrés, les modèles permettent de prédire l’évolution spatio-temporelle des ressources en eau, selon différents scénarios climatiques futurs. Pour la présentation proposée, cette démarche innovante de modélisation est appliquée à la problématique des débits d’étiage, en amont de stations de traitement et d’épuration des eaux.

 

Nicolas MAURICE

L'alimentation en eaux de la zone de rejet végétalisée d'AZHUREV

Nicolas Maurice est doctorant depuis 2018 au Laboratoire Réactions et Génie des Procédés (LRGP) situé à Nancy et fait partie du groupe de travail responsabilité sociétale et développement durable de son laboratoire. Diplômé d’un master en industrie laitière et d’un master en environnement, il a choisi de rester dans la voie la plus naturelle s’en perdre son amour pour le fromage. Après avoir réalisé de nombreux stages sur la phytoremédiation de sols pollués durant ses études, il a décidé de préparer une thèse sur les Zones de Rejets Végétalisées (ZRV) de grande taille. Ces ZRV sont des zones humides artificielles placées en sortie de Stations de Traitement des Eaux Urbaines (STEU) pour parfaire le traitement des eaux usées traitées mais elles peuvent aussi être utilisées pour traiter les Rejets Urbains de Temps de Pluie (RUTP).

Résumé de la présentation :

La pollution anthropique liée aux rejets urbains par le biais de STEU et de RUTP n’est pas négligeable car elle affaiblit les écosystèmes aquatiques et peut nuire à la santé humaine. Il est évident que pour améliorer cette situation, la quantité de polluants se trouvant dans les eaux usées traitées ou de ruissellement urbain doit être amoindrie. C’est pourquoi en 2011 est né le projet AZHUREV (Aménagement d'une Zone Humide à Reims pour l'Épuration et le Vivant). Ce projet a permis la construction d’une ZRV de grande taille (6 ha) à la sortie de la STEU du Grand Reims (mise en eau en 2017). Elle est composée de trois bassins de 2 ha alimentés en parallèle qui ont des quantités et des types de végétation différents. Elle a pour objectif premier d’améliorer la qualité d’une partie des eaux traitées provenant de la STEU du Grand Reims, ainsi que de traiter les RUTP. Son second objectif est de créer un réservoir pour la biodiversité.

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